Lettre ouverture: Sauvez les gens, pas l’aviation
L'épidémie de coronavirus a un impact majeur sur l'économie. La demande de soutien de la part de divers secteurs est en augmentation. Les gouvernements sont sous pression pour prendre rapidement toutes sortes de mesures, non seulement pour sauver nos soins de santé mais aussi pour sauver l'économie et la préparer à l'ère post-COVID-19. Par exemple, le gouvernement italien a déjà nationalisé Alitalia, le gouvernement français a déjà exprimé sa position en ce sens et l'Union Européenne se prépare également à soutenir les compagnies aériennes. Cependant, ces compagnies aériennes ne paient pas certaines taxes et les transports aériens sont extrêmement polluants. Il serait donc très injuste de ne soutenir qu'elles et pas les secteurs plus durables comme les trains longue distance. Back on Track Belgium et le collectif français Oui au train de nuit ont donc souscrit la pétition #SavePeopleNotPlanes sur change.org.
Vision dépassée
Back on Track Belgium (B) et Oui au train de nuit (FR) pensons que de telles mesures sont de l'ordre du climato-scepticisme le plus radical: notre planète est soumise à un stress climatique qui va en s'accélérant en raison des émissions incontrôlées de gaz à effet de serres, selon les rapports scientifiques les plus sérieux. Si l'aviation était un pays, elle serait le dixième émetteur mondial de ces gaz. En outre, il est devenu normal pour les compagnies aériennes à bas prix, en particulier, de faire pression sur les gouvernements locaux pour obtenir des redevances d'atterrissage moins élevées ou même des subventions pour opérer à partir d'aéroports non rentables . Ainsi, l'argent public est utilisé pour subventionner l'un des moyens de transport les plus polluants.
Soutenir les entreprises ferroviaires
De plus, notre continent possède le réseau ferroviaire le plus dense du monde et un voyageur pourrait facilement atteindre plus de la moitié de notre continent en une nuit en dormant. Il y a une dizaine d'années, avant les lignes à grande vitesse ou TGV coûteux, il était parfaitement possible de parcourir jusqu'à 1300 kilomètres par nuit dans une couchette ou un lit confortable dans une voiture-lit, sans un billet trop cher. Aujourd'hui, cela a été rendu impossible par plusieurs facteurs qui ont provoqué la disparition de l'ancien réseau public de trains internationaux, pourtant bien utilisé. Par exemple, lorsque le marché des trains internationaux de passagers a été libéralisé, on a supposé que les opérateurs privés entreraient sur le marché pour offrir des trains internationaux (de nuit) "classiques", mais cela ne s'est pas produit Ainsi, l'avion (à bas prix) reste la seule alternative pour ceux qui ont des ressources limitées pour voyager sur des distances moyennes à longues.
Si les gouvernements nationaux et supranationaux veulent sauver notre planète et réduire les émissions de gaz à effet de serre, il vaut mieux soutenir les compagnies ferroviaires publiques et privées, par exemple en
obligeant les compagnies ferroviaires à proposer leurs produits sur une plateforme en ligne ouverte pour l'ensemble du parcours. Pour l'instant, il est impossible de réserver un voyage complet à partir d'un guichet belge ou d'un site internet.
améliorer les liaisons entre les différents trains et les compagnies ferroviaires
éliminer les goulets d'étranglement (comme les redevances-sillons chères, les travaux sur la voie, la sur-bureaucratie etc...) que connaissent les trains longue distance, par exemple en introduisant un tarif spécial pour cette catégorie de train ou en facilitant la réservation de sillons transfrontaliers
Besoin d'une bonne réflexion
Nous demandons aux gouvernements de réfléchir attentivement avant de donner beaucoup d'argent public aux compagnies aériennes qui contribuent peu à l'économie réelle, et qui, en même temps, détruisent notre environnement. Cet argent pourrait être utilisé pour des objectifs plus écologiques, plus durables et plus sociaux. Ainsi, cette crise est le tournant vers une nouvelle dynamique positive qui nous permettra de sortir de l'impasse humanitaire et environnementales actuelle et de faire de notre Europe, à nouveau, un modèle de solidarité et de résilience. L'environnement et nos enfants nous en seront reconnaissants.
● Back on Track Belgium
● Oui au train de nuit (FR)